fuyu147
GitHubfuyu147 :: fuyu.147@hotmail.com
Retour

Textes

Les logiciels libres et les logiciels à code ouvert, et leur place dans le monde de l'informatique

Que ce soit une application, un système d'exploitation, votre navigateur web, les logiciels sont omniprésent dans nos vies informatiques. Cependant, il existe peu de modèle économique pour ceux-ci, se regroupant sous deux grandes catégories: les logiciels libres et les logiciels à code ouvert, et les logiciels propriétaires. Depuis l'arrivé des ordinateurs dans les années 1970, ce sont les licences propriétaires qui dominent. Les logiciels libres et ceux à code ouvert ne sont pourtant pas rejets malgré la méconnaissance de ceux-ci.

Définitions

Un logiciel libre est un logiciel répondant à quatres principaux critères selon gnu.org. Ces critères sont les suivants [1]:

  1. la liberté de faire fonctionner le programme comme vous voulez, pour n'importe quel usage;
  2. la liberté d'étudier le fonctionnement du programme, et de le modifier pour qu'il effectue vos tâches informatiques comme vous le souhaitez; l'accès au code source est une condition nécessaire;
  3. la liberté de redistribuer des copies, donc d'aider les autres;
  4. la liberté de distribuer aux autres des copies de vos versions modifiées; en faisant cela, vous donnez à toute la communauté la possibilité de profiter de vos changements; l'accès au code source est une condition nécessaire.

En sommes, il faut qu'un logiciel ait un code source ouvert, modifiable et redistribuable pour être considéré comme libre. On pourrait se demander qu'elle est la différence entre un logiciel libre versus un logiciel à code ouvert. Jusqu'à un certain point ce sont les mêmes choses.

Les logicels libres et ceux à code ouvert se diffère en un principale point: leur but. D'abord, «[l]e logiciel libre vise un objectif éthique, celui de donner aux programmeurs et aux utilisateurs une liberté - la plus grande possible - face à l'outil informatique.» (Blum, G, 2012) Tandis que, pour un logiciel à code ouvert, il s'agit beaucoup plus de partager le logiciel au plus grand monde et de permettre les utilisateurs d'innover.

Le logiciel à code source ouvert vise un tout autre objectif. Il s'agit ici d'un mode de diffusion du logiciel visant à la plus grande efficacité possible en termes d'utilisation économique et d'innovation. (Blum, G, 2012)

Un exemple est VSCode [3] , un éditeur de code dit open-source de chez Microsoft. Puisque ce logiciel est à code ouvert, son propriétaire, Microsoft, peut en garder la propriété intellectuelle, mais permet aux utilisateurs d'y apporter des modifications sous forme d'extensions, donnant un plus grand contrôle à l'utilisateur. Ceci permet aussi à réalisé des fork, c'est-à-dire un nouveau logiciel basé sur un logiciel existant. Dans le cas de VSCode, il y en a quelques un comme Cursor un fork intégrant l'intelligence artificielle dans l'éditeur de texte.

La place des logiciels libres et des logiciels à code ouvert

Les logiciels libres et les logiciels à code ouvert son beaucoup plus présent que l'on pourrait penser. En effet, même si ça ne veut rien dire pour la plupart des gens, ils utilisent quand même plusieurs de ces technologies.
Nombre de téléphones portables, d’appareils photo, de lecteurs de musique, de téléviseuers, de serveurs, d’appareils électroménagers, de voitures, d’avions, etc. utilisent des logiciels libres. Ainsi, l’infrastructure – invisible – s’appuie grandement sur ce type de logiciels du fait de leur flexibilité et efficacité. Près de 80 % des serveurs Internet fonctionnent sur des logiciels libres (Blum, G, 2012, citant Netcraft, 2011)

Un des exemples les plus frappants de cette dominance est le système d'exploitation Android, qui est basé sur le noyau Linux, un projet de logiciel libre. Ainsi, une grande majorité des utilisateurs de téléphones intelligents interagissent quotidiennement avec des logiciels libres sans même le savoir. De même, de nombreux navigateurs web populaires, y compris Google Chrome et Microsoft Edge, sont construits sur le projet à code ouvert Chromium. Nous pouvons aussi parler de MacOS, qui est un système d'exploitation de la famille Unix, se basant sur le noyau BSD (plus spécifiquement FreeBSD), un projet de logiciel libre. Ces technologies fondamentales, bien qu'invisibles pour beaucoup, sont la preuve que le modèle du logiciel libre et à code ouvert est non seulement viable, mais aussi un pilier de l'informatique moderne.

Au-delà des systèmes d'exploitation et des navigateurs, l'Internet dans son ensemble est un témoignage de la puissance de l'ouverture. Les protocoles fondamentaux qui régissent la communication, tels que TCP/IP, HTTP et SMTP, sont des standards ouverts, développés de manière collaborative et accessibles à tous. Sur cette base, la grande majorité des serveurs qui hébergent les sites web fonctionnent sous Linux et utilisent des serveurs web à code ouvert comme Apache ou Nginx.

Aussi, la plupart des langages de programmation qui animent les diverses applications, sont également ouverts. Les quelques langages fermés sont extrêmement rares dans l'écosystème d'aujourd'hui. Cette fondation presque entièrement libre et ouverte a permis une croissance et une innovation sans précédent, créant l'écosystème numérique que nous utilisons quotidiennement.

Pourquoi pas partout?

Malgré des avantages nets du code ouvert, les logiciels demeurent majoritèrement fermés. Ceci s'explique principalement pour des raisons commerciales.

L’explication se trouve plutôt du côté de la puissance marketing dont font preuve les sociétés commerciales vendant des logiciels fermés, ainsi que dans un attachement à un ensemble de logiciels déjà maîtrisés, rendant difficile tout changement, tant en termes cognitifs qu’en termes de coût de formation lié à l’utilisation de nouveaux outils. (Blum, G, 2012)

Un exemple classique de cette situation est la suite Microsoft Office. Grâce à des décennies de marketing et à son intégration profonde dans les systèmes éducatifs et les entreprises, elle est devenue la norme de facto pour la productivité bureautique. Pour une grande organisation, même si des alternatives libres et gratuites comme LibreOffice existent et sont très performantes, la transition représente des coûts prohibitifs. Il ne s'agit pas seulement du coût des licences, mais surtout du coût de la formation de milliers d'employés habitués à l'écosystème Microsoft. À cela s'ajoutent les pertes de productivité temporaires et les risques d'incompatibilité, ce qui rend la décision de changer extrêmement difficile à justifier pour les dirigeants.

Est-ce que les logiciels libres sont le far-west?

L'idée que les logiciels libres seraient une sorte de « far-west » numérique sans foi ni loi est une perception erronée. En réalité, cet écosystème est structuré par des organisations, des standards et des processus de développement rigoureux. Des organismes à but non lucratif jouent un rôle de premier plan. La Free Software Foundation (FSF), par exemple, est le gardien philosophique du mouvement et l'auteur de la licence GPL, qui fournit un cadre légal solide pour des milliers de projets. D'un autre côté, The Linux Foundation offre un soutien commercial et juridique à de nombreux projets parmi les plus importants au monde.

Le but de ces fondations est d'offrir un cadre neutre et collaboratif. Comme le souligne The Linux Foundation, leur mission est de fournir "un environnement neutre du point de vue des fournisseurs" pour empêcher toute entité de monopoliser un projet [4]. De plus, chaque projet d'envergure possède ses propres règles de contribution, ses standards de codage et un processus d'évaluation par les pairs. Loin d'être un chaos, le développement est souvent plus discipliné et transparent que dans le monde propriétaire, assurant ainsi la pérennité, la sécurité et la qualité des logiciels.

Références

1. Les quatres libertés selon gnu.org

2. Blum, G. (2012). De la liberté du logiciel et de son ouverture : tour d’horizon et perspectives. Télescope, 18(1-2), 121–138.

3. Site web de VSCode

4. About The Linux Foundation